4. Diffusion spatiale et dynamique globale de l’épidémie
La question de l’émergence de la pandémie de Covid-19 s’est longtemps posée et continue d’alimenter les débats scientifiques. En Europe, elle s’est d’abord diffusée spatialement à partir de foyers bien identifiés, qui peuvent être considérés comme les épicentres de la première vague. Ils présentent une mortalité élevée, mortalité qui est plus diffuse au fur et à mesure que l’on s’en éloigne de manière concentrique.
C’est en Italie que la pandémie a sévi le plus tôt en Europe, entraînant le confinement du nord du pays le 8 mars 2020, avant que cette mesure ne soit étendue au reste de l’Italie le lendemain. Durant la première vague, la moitié des décès a été comptabilisée en Lombardie. Bergame est considérée comme un épicentre majeur avec Milan, celui-ci s’expliquant par la diffusion du virus lors d’un match de football européen tenu le 19 février.
Les autres pays européens ont suivi tour à tour l’exemple italien. En France, dont le confinement total a été annoncé le 17 mars, la pandémie a été particulièrement virulente dans le Grand-Est. La diffusion y a été favorisée par un rassemblement évangélique dans le Haut-Rhin, qui s’est tenu du 17 au 21 février 2020. Elle a été également particulièrement virulente en Ile-de-France.
En Allemagne, dont les mesures de restriction sociales fortes ont commencé le 17 mars, c’est dans le Sud du pays et notamment en Bavière que la mortalité a été la plus élevée durant la première vague. Ce phénomène coïncide avec la proximité géographique de l’Italie et de l’Est de la France, fortement touchés.
La question aujourd’hui n’est plus celle de la date du début de la pandémie dans chaque pays, mais de la succession des vagues de diffusion du virus. Ces vagues successives répondent à des logiques multiples telles que les mesures de restrictions sociales, le climat ou encore l’apparition de variants à la diffusion sociétale plus facile. Ces logiques multiples ont entraîné l’apparition de nouvelles vagues de façon quasi simultanée : ce fut le cas de la 2ème vague de l’automne 2020, qui a touché simultanément la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Portugal et l’Italie. Elles ont aussi entraîné l’apparition de nouvelles vagues de façon asynchrone : ce fut le cas de la 3ème vague du début de l’année 2021, qui a atteint son paroxysme au Royaume-Uni en janvier, en février au Portugal et en Espagne, début avril en Italie, et à la fin du mois d’avril en France et en Allemagne. Cette diffusion asynchrone s’explique par une diffusion différenciée du variant alpha en Europe. La 4ème vague de l’été 2021 répond à la même logique mais avec un variant différent, le variant delta.
Si les données mises à disposition sur ce site internet doivent être maniées avec prudence pour comparer les nombres quotidiens de décès, elles peuvent être utilisées pour mieux appréhender la dynamique de l’épidémie dans chaque pays, et dater les minimums et maximums de la diffusion du Covid-19 au sein de la population. La mise à disposition des données de mortalité par âge permet également de travailler sur la question de l’impact de la vaccination sur la létalité du virus.